Si en mai, on fait ce qu’il nous plaît, le mois est donc celui du désir et de l’absurde en art. En effet, faire passer un message ne demande pas nécessairement d’être sérieux : certains artistes tablent alors sur l’humour, l’étrange et le bizarre. Par exemple, l’artiste Pierrick Sorin a construit sa pratique autour de l’absurde, proposant des vidéos totalement barrées le mettant en scène.
Ce qui est intéressant dans ce type de pratique est la manière dont les artistes vont utiliser l’absurde, pas nécessairement en contradiction avec le rationnel, pour confronter le spectateur à sa propre normalité. Gilbert Garcin qui en comprit la portée travailla sur un mythe bien connu, celui de Sisyphe. Condamné à une torture absurde pour avoir défié les dieux et notamment Zeus et Thanatos, il dû remonter indéfiniment un cailloux au-dessus d’une montagne.


En se mettant en scène dans ce récit mythologique, Garcin veut mettre en abîme notre conception rationnelle du monde. On retrouve également une critique de l’absurdité humaine dans le travail de Broodthaers. Familier du mouvement Pop art, il propose dans ce travail de considérer la manière dont on utilise les objets dans notre quotidien. L’aspect lucratif revendiqué par Warhol l’intriguant, il souleva l’idée d’un art insincère et proposa donc cette grande casserole remplie de moules. De cette manière, il pouvait élever les objets banals au rang d’art et faire une critique de la commercialisation à outrance.
Ainsi, l’absurde sert aussi à mettre en lumière les actions quotidiennes peu rationnelles mais tient aussi une certaine poésie. Lili Fantozzi en propose d’ailleurs une version dans son intervention Périlleusement Vôtre. Destinée à une exposition en Géorgie, ce travail symbolisait la démarche périlleuse d’un nouveau pays. Ainsi, Fantozzi reprend l’expression « marcher sur des œufs » et l’applique conférant à l’objet final une part absurde remarquable.
