22 Décembre : le conte de Noël d’Alphonse Mucha

Du 1er au 24 décembre, Deuxième Temps vous accompagne jusqu’à Noël !

Chaque jour, ouvrez une nouvelle case de notre tout premier calendrier de l’avent et découvrez une œuvre en lien avec cette période festive.

Aujourd’hui, Deuxième Temps vous propose une histoire digne des plus beaux contes de Noël, celle qui lança la carrière d’Alphonse Mucha et révéla son style inimitable. 


Alphonse Mucha. Couverture de Noël pour l’Illustration. 1896

Illustrateur virtuose et peintre prodigue, Alphonse Mucha aura marqué la sphère artistique de la Belle Epoque par son génie et son talent. Pour autant, qui aurait parié que ce jeune expatrié tchèque de 17 ans serait l’instigateur d’un mouvement artistique résolument nouveau et d’un style à nul autre pareil ?

Né en 1860 au cœur d’une République Tchèque encore rattachée à l’Empire austro-hongrois, Alphonse Mucha se forme d’abord en Allemagne, à Munich, dans les années 1880 avant de rejoindre la capitale française en 1887.

Soutenu par le comte Khuen-Bellassi, le jeune artiste continue sa formation jusqu’en 1889.

Néanmoins, la perte de ce riche mécène et de son soutien financier pousse fortuitement Alphonse Mucha sur la voie de l’indépendance…

A Paris, l’artiste vivote en illustrant des ouvrages et des revues jusqu’à l’hiver 1895. Son style, déjà bien affirmé, donne naissance à un nouvel idéal féminin incarnant une beauté en harmonie avec la Nature, elle-même inspiratrice de toute création artistique. Alors que Jules Chéret et Henri de Toulouse-Lautrec dominent le genre de l’affiche, Alphonse Mucha ouvre donc une nouvelle voie, laquelle sera révélée au grand jour… la veille de Noël 1894.

A cette époque, l’artiste effectue un remplacement chez l’imprimeur Lemercier, qui reçoit une commande urgente de la part de Sarah Bernhardt : l’actrice souhaite une affiche pour sa nouvelle pièce, Gismonda (drame de Victorien Sardou qui doit se jouer le 4 janvier 1895), mais en cette période de Noël, la plupart des artistes sont indisponibles. Ce coup du hasard marquera un tournant dans la carrière du peintre-illustrateur : ses grandes affiches plaisent tant que certains parisiens vont jusqu’à les découper !

Fort de ce succès, l’actrice elle-même tombe également sous le charme de son style et de ses arabesques élégantes, signant avec lui un contrat de six ans.

En cette fin du XIXe siècle, le développement des techniques de lithographie en couleur favorise l’essor des affiches publicitaires… Une aubaine pour Alphonse Mucha qui apprécie ce support capable d’offrir de l’art dans les rues aux personnes qui ne peuvent fréquenter les musées.

Dès lors, l’artiste multiplie les partenariats, collaborant notamment avec plusieurs marques telles que Lefèvre-Utile (les biscuiteries LU), les champagnes Ruinart et Moët & Chandon ou encore des parfums.

Grâce à ces affiches publicitaires, l’art d’Alphonse Mucha voyage rapidement dans toute l’Europe.

En 1900, l’Art nouveau est à son apogée et Mucha devient l’artiste le plus recherché de cette mouvance artistique. Mis à l’honneur lors de l’Exposition Universelle, celui-ci participe à de nombreux projets en créant les décors du pavillon de la Bosnie-Herzégovine… La célébrité de l’artiste est telle que son nom seul s’imposera, le « style Mucha » passant à postérité.

De nos jours, les numéros spéciaux de l’Illustration sont très recherchés des collectionneurs d’art, essentiellement grâce à l’immense notoriété d’Alphonse Mucha. Dans cette scène (ci-dessus), l’artiste a représenté deux figures féminines qui représentent la « vieille » année en train de mourir et la montée de la nouvelle année.

Marion Spataro

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