Du 1er au 24 décembre, Deuxième Temps vous accompagne jusqu’à Noël !
Chaque jour, ouvrez une nouvelle case de notre tout premier calendrier de l’avent et découvrez une œuvre en lien avec cette période festive.
Aujourd’hui, Deuxième vous propose un focus sur l’oeuvre de John Baldessari : Christmas (with Double Boy on Crutches).

Figure majeure de l’art conceptuel, John Baldessari acquiert sa célébrité grâce à son utilisation résolument novatrice de l’imagerie et pour sa signature, laquelle se compose de points colorés sur des photos.
Après avoir conclu dans les années 1960 qu’une photographie ou un texte étaient des expressions plus adéquates de ses intentions artistiques que la peinture, la pratique de John Baldessari a pris une nouvelle direction : Combinant des images issues de la culture pop avec des explorations linguistiques, le travail de l’artiste américain examine donc la nature plastique du media artistique tout en offrant un commentaire sur notre culture contemporaine.
Exposée du 21 mars au 16 août 2020 à l’occasion d’une première exposition de l’ensemble de son œuvre au Moderna Museet de Stockholm (Suède), Christmas (with Double Boy on Crutches) explore la thématique de Noël via une juxtaposition d’images.
A travers cette technique, la démarche de John Baldessari consiste généralement à montrer au spectateur non seulement ce qu’il y a à voir, mais aussi à faire des comparaisons et/ou des sélections pour critiquer le formalisme de l’art.
Outre les stéréotypes communément associés à Noël (le sapin, la neige, les décorations…), l’artiste semble alors confronter le spectateur aux idées reçues et transmises sur cette fête.
En effet, la silhouette à peine dissimulée derrière le sapin ne correspond pas à la représentation du traditionnel bonhomme rouge, lequel apparait pourtant à deux reprises de part et d’autre de la composition.
Le Père Noël ne serait-donc pas celui que l’on croit ? Telle semble être la question posée ici.
Pour autant, l’artiste laisse au spectateur le choix de poursuivre ou non son enquête, terminant son œuvre sur une note plus onirique.
En effet, la dernière image de la composition représente une maison à l’architecture si particulière qu’elle semble tout droit sortie d’un livre de conte. Sans doute s’agit-il de la demeure du Père Noël telle qu’on l’imagine dans la culture populaire, notamment européenne.
Peut-être est-ce là la réponse que le spectateur attendait : le Père Noël n’existe que dans la culture populaire et l’imagination des enfants. À la charge des parents et des adultes de raconter aux plus jeunes cette merveilleuse histoire et de faire vivre la magie de Noël.
Marion Spataro