Engagées, solidaires, originales ou parfois… simplement loufoques, les journées mondiales ne cessent de nous étonner et de nous mobiliser en faveur des causes internationales les plus diverses.
Standard universel popularisé par les multinationales de la restauration, le hamburger possède également sa propre journée internationale même si, au sein de la rédac, nous avons encore quelques doutes sur la cause réellement défendue… Que les afficionados du dit sandwich se rassurent, le mythique « burger » inspire également de nombreux artistes !
Aujourd’hui, Deuxième Temps vous propose de découvrir l’œuvre de l’américain David La Chapelle : Death by hamburger (Mort par hamburger).

Inscrite dans la mouvance Pop’Art, cette œuvre tirée de la série « After Pop » est la photographie d’une installation réalisée en 2001 par David La Chapelle.
Né en 1963, l’artiste est une personnalité marquante de la photographie de mode. Publicitaire, celui-ci s’empare des codes de la publicité pour mettre en scène cet hamburger géant « tombé du ciel », symbole d’une société de consommation écrasante. Poussé à l’extrême, cette scène surréaliste demeure l’une des caricatures les plus éloquentes de notre système de consommation moderne et de ses innombrables excès.
Tout comme la jeune femme, l’ensemble de la population mondiale semble victime d’une société de consommation envahissante, stéréotypée et incitant à consommer toujours davantage.
Autre critique dissimulée sous le hamburger : la perte de l’identité.
En effet, dans le monde fantasmé de la publicité contemporaine, l’image du corps mince et « parfait » cherche, encore aujourd’hui, à bannir ces petits défauts qui font l’identité et le charme d’une personne « réelle ». De ce fait, le visage de la jeune femme est volontairement dissimulé pour ne montrer que ses jambes et détourner avec humour une technique bien connue des publicitaires : la sexualisation des produits.
Toujours utilisée, cette technique a même donné naissance à la tendance Food Porn, laquelle joue sur les gros plans et la mise en scène sulfureuse des produits pour tenter d’attiser le désir des consommateurs.
Un paradoxe lorsque l’on sait que cette même société milite également contre l’hyper-sexualisation de la femme dans la publicité et l’utilisation de packaging sexistes…
Marion Spataro