En ce moment, le musée Maillol à Paris consacre une exposition au Pop Art, mouvement artistique qui doit sa notoriété à des artistes britanniques et américains. Pourtant, son essor a touché bien d’autres pays, considérés alors comme de dignes héritiers du courant.
Un mouvement, trois artistes
Le Pop Art apparaît dans les années 50 avec un concept et une façon innovante de voir la création artistique : elle ne se suffit plus à elle-même, le sujet de l’œuvre a son mot à dire ! Couleurs vives, gros plans sur des visages travaillés, expressions et objets de la vie quotidienne, c’est un mouvement qui marque le 20ème siècle : il est une des empreintes artistiques de la culture de masse populaire.
Si nous faisions un test et que nous demandions à des passants à quel artiste fait référence le Pop Art, Andy Warhol arriverait très certainement en tête ! Difficile de passer à côté du peintre emblématique américain considéré comme un des pères fondateurs du mouvement. Sa représentation de Marilyn Monroe a marqué une génération, son tableau devenant même un souvenir commémoratif suite au décès de l’actrice. Deux autres peintres de renom sont associés au mouvement : l’américain Roy Lichtenstein et le britannique Richard Hamilton. Ce trio coloré a démocratisé le Pop Art en l’associant aux célébrités, aux arts et aux objets publicitaires. D’ailleurs, c’est à la suite de cette mouvance que certains clips musicaux des années 80’s sont conçus à partir du style “Pop Art”, pour rajouter une dimension plus explicite aux messages passés. A titre d’exemple, le groupe The Alan Parson’s Project avec le titre Don’t Answer Me en 1984.
Le Japon donnerait-il un nouveau souffle au Pop Art ?
Le Pop Art a conquis les palettes de nombreux artistes internationaux. En Grande Bretagne, Amérique, mais aussi Italie ou encore Espagne, ce sont plus d’une cinquantaine d’artistes (pour les plus connus) qui ont exprimé ce mouvement artistique à leur façon.
Toutefois, un pays n’a pas encore été cité alors même que l’art et le graphisme sont importants dans sa culture : le Japon. En effet, à l’évocation du Pop art, ce n’est pas à lui que nous pensons. Pourtant, en examinant la culture japonaise, des similitudes ressortent. Et si les mangas étaient une sorte de bande dessinée dont les cases seraient une succession de tableaux Pop Art ? Le style graphique, noir et blanc ou couleur, les gros plans sur des visages avec des bulles de texte pour comprendre la situation dans laquelle le personnage se trouve… Univers coloré, avec des fleurs ou des petits objets humanisés, telle est la signature de l’artiste japonais.
L’Amérique avait Andy Warhol, le Japon a désormais Takashi Murakami, considéré comme son successeur. Il crée le Superflat, le Pop Art américain à la sauce japonaise et dont l’univers est directement tiré de la culture manga.
Dans son œuvre Marilyn Monroe Diptych, Andy Warhol démultiplie la figure de Marilyn, comme si elle était un objet industriel. L’artiste japonais va directement s’inspirer de cette idée pour définir le néo-pop japonais : « avoir l’impression d’être entouré par une multitude de caméras, même si l’on se trouve en face d’une seule et même image ».
Le Pop Art n’a pas fini de nous surprendre et touche désormais les canaux multimédia et Internet. Comme le souligne très justement Annabelle Ténèze, conseillère scientifique de l’exposition Pop Art – Icons that Matter au musée Maillol : « Le Pop Art est l’un des premiers mouvements d’art globalisé qui a su utiliser et transformer l’image médiatique ».
Virginie Ludwiczak
alheuredelart.wordpress.com 