David Lynch : l’explorateur de l’inconscient et de l’étrange

2017 nous a permis de revoir David Lynch sur le devant de la scène audiovisuelle, lors de la diffusion d’une troisième saison de la série Twin Peaks.
Si ce retour semble avoir été un échec commercial, le réalisateur a pourtant confié avoir profité d’une liberté totale d’action et de création, nous faisant prendre conscience des mutations de l’industrie audiovisuelle :  les plateformes comme Netflix permettent désormais de diffuser librement des œuvres expérimentales ou décalées.

A l’issue de la diffusion, le réalisateur a déclaré qu’il allait prendre sa retraite cinématographique. Si on peut en douter, on pourrait au moins y voir la fin d’un cycle qui aura duré plusieurs décennies.

Je ne vous proposerais pas ici de revenir sur chacune des œuvres de sa filmographie, ni de m’avancer en tant que spécialiste de son travail. Toutefois, j’ai pu remarquer quelques détails intéressants à discuter :
Pour un spectateur attaché au réalisme, David Lynch flirte avec l’inutile, l’incompréhensible, le ridicule, le malsain et l’étrange. Paradoxalement, ce dénigrement contient une forme de vérité, à mon sens tout du moins.
En effet dans son travail, il  tente de nous montrer le pourquoi de la vacuité, de tisser une cohérence au-delà de l’incompréhensible. Le ridicule est glorifié afin de montrer l’humain dans toute sa fêlure. Fêlures multiples qui mènent parfois aux vices, aux perversions intimes, à la cupidité, ou encore à une quête rédemptrice.

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Ainsi, le décor est posé : les personnages de Lynch sont soumis à l’ordre social, à leurs pulsions, à leur vécu et à une forme d’arrière monde qui régit l’ensemble de ces paramètres. Le bien et le mal s’y opposent en permanence. L’humain, dans tout son côté risible et son vice pulsionnel doit trouver son bonheur tout en choisissant son camp.

Toutes les questions que les artistes et les hommes se sont posées sur le désir, l’existence et Dieu, David Lynch tente d’y répondre.
Dans son travail, la psychologie est à échelle humaine et pousse ses préceptes au paroxysme en mettant en scène les déviances et les refoulements.

En conclusion, pour illustrer mon propos, je vous propose un exemple issu de l’univers du film « Lost Highway ». N’avez-vous jamais eu durant un long trajet de nuit passé au volant, un sentiment d’agacement, d’endormissement et de crainte ?  Eh bien, David Lynch les passe au microscope. Il tisse un univers qui mêle l’infiniment petit à l’infiniment grand. Une petite frustration récurrente dans votre quotidien ? Il y a un univers, des divinités, un arrière monde, une mécanique bien huilée derrière chaque mot et sensation, dans la bonté comme dans le vice. Et l’humain, bon ou mauvais est soumis à cet univers selon les mêmes principes.

Ainsi, David Lynch tente de nous expliquer la Vie, non pas en tant que donneur de leçons, mais en brossant un portrait du monde tel qu’il le voit, en étant au service des idées qui lui traversent l’esprit.

Olivier Gouzowsky

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